L’origine de ce livre relève d’une maladie : l’hypersensibilité chimique chronique. Si Debra Lynn Dadd, à l’instar d’un nombre croissant d’Américains et d’Européens, n’avait pas été touchée par
ce mal, sans doute aurait-elle continué à vivre comme la plupart d’entre nous, en ignorant les substances chimiques avec lesquelles nous flirtons quotidiennement. Mais comme il n’existe qu’un
seul moyen durable et efficace de guérir de cette hypersensibilité chimique chronique, et que ce moyen consiste en l’éradication la plus complète des sources d’intoxications, Debra Lynn Dadd a
été contrainte de s’intéresser aux origines de leur émission.
Debra Lynn Dadd commence à lister toutes les substances toxiques auxquelles nous sommes exposés en permanence. Les rubriques sont nombreuses : produits ménagers, alcool, cigarettes, air
intérieur, produits d’entretien, lutte contre les nuisibles, eau, beauté et hygiène, alimentation, textile, décoration et papeterie. Impossible d’y échapper car ces sources d’intoxication nous
permettent également de mener un mode de vie confortable –tout du moins le croit-on. Comment pourrait-on se débarrasser du jour au lendemain de nos produits de nettoyage (détachants, lessives,
dégraisseurs, désodorisants), de nos produits de beauté (savons, déodorants, dissolvants, parfums) ? Et comment peut-on maîtriser les substances toxiques contenues et émises par nos vêtements,
par nos meubles et par nos aliments ? Si tout n’est pas à portée de notre contrôle et de notre surveillance, Debra Lynn Dadd fait suivre chacun de ses exposés sur les sources d’intoxication de
notre environnement quotidien d’un encart proposant des solutions pour limiter les dégâts. On apprendra ainsi que le bicarbonate de soude est un substitut pratique et économique à de nombreux
produits d’hygiène et de beauté (dentifrice, déodorant) et qu’une moindre intoxication est possible, à condition de ne plus céder aux sirènes de la consommation et à la gamme sans cesse
diversifiée et renouvelée des produits courants.
Les substances toxiques pourraient ne concerner que notre pauvre petite individualité, et permettre ainsi aux égoïstes empathiques d’éluder la question par une fanfaronnade : « je m’en fous si ça
ne concerne que moi ». Mais les substances toxiques imprègnent également l’environnement de manière durable. Au cours d’un développement un peu plus complexe, Debra Lynn Dadd évoquera le concept
de toxicité intrinsèque, de bioaccumulation et d’empreinte toxique.
Après avoir évoqué les conséquences de l’accumulation des substances toxiques dans l’environnement, Debra Lynn Dadd reviendra à nouveau sur l’être humain pour évoquer les conséquences de ces
poisons dans l’organisme humain au niveau cellulaire, squelettique, musculaire, nerveux, cardiovasculaire, immunitaire, excréteur, digestif, respiratoire et endocrinien. De nombreux maux de la
vie moderne peuvent être imputés à une surcharge toxique de l’organisme. On imagine aisément que ces maux peuvent avoir également d’autres origines –mais pourquoi ne pas réfléchir et accorder un
minimum de crédit à cette hypothèse de l’intoxication ? Hypothèse parfaitement crédible lorsqu’on regarde autour de soi pour réfléchir aux multiples sources de nuisances auxquelles nous sommes
exposés.
Debra Lynn Dadd s’intéresse ensuite au système de détoxification du corps pour lutter contre le problème de l’intoxication, non par la suppression initiale des sources émettrices, mais par la
suppression finale des substances dans l’organisme. On sera ébloui de découvrir de quelle façon notre corps est capable de s’adapter à un mode de vie dans un environnement nocif. Les poumons, la
peau, les reins, le foie et les intestins sont des filtres qui permettent à eux seuls de réguler la toxicité de notre organisme –jusqu’à une certaine limite. En comprenant mieux ces phénomènes de
régulation, Debra Lynn Dadd nous apprend à renforcer ce système de détoxication en adoptant une nutrition adéquate (suffisamment de lipides et de protides de bonne qualité, alimentation
biologique), en buvant suffisamment d’eau (filtrée) ou en faisant suffisamment d’exercice physique.
Parce que Debra Lynn Dadd s’attaque indirectement à notre mode de vie et que la lecture de son livre risque de nous fâcher –personne n’aime que l’on remette en question ses habitudes, surtout
lorsque cela touche au confort-, il serait facile de décrier son Alerte aux produits toxiques en le reléguant dans la catégorie des ouvrages utopiques. Pourtant, ce livre se veut
avant tout pratique et réaliste. Pas une fois il n’est question de faire table rase de nos habitudes. Debra Lynn Dadd cherche avant tout à nous apprendre à nous diriger dans le dédale de la vie
moderne, les yeux ouverts sur les multiples sources de danger des objets que nous utilisons et des aliments que nous ingurgitons. La dramatisation n’est pas son arme de conversion massive. Il est
possible de vivre correctement tout en continuant à absorber de grandes quantités de substances toxiques –c’est une question de chance : certains organismes ont une capacité de détoxification
plus élevée que d’autres, et les autres peuvent essayer de la renforcer en comprenant mieux le fonctionnement de leur organisme. Mais au-delà de la seule question personnelle, ne serait-il pas
intéressant d’essayer malgré tout de changer petit à petit ses habitudes de consommation ? Debra Lynn Dadd ne l’énonce pas une fois explicitement, mais tout le contenu de son livre semble vouloir
dire implicitement qu’il est temps de remettre en question notre soumission à un modèle marchand imposé par les lobbies et la publicité. Sommes-nous vraiment obligés d’accumuler des dizaines de
flacons de bains moussants aux odeurs entêtantes, aux couleurs flatteuses et aux textures mousseuses, lorsqu’un simple savon suffirait ? Ceci n’est qu’un exemple –le plus facile parmi tous- mais
la question revient à l’identique en ce qui concerne l’alimentation, le vestimentaire ou la conception de nos habitations. Pourquoi cela nous dérange-t-il moins de dépenser de l’argent pour les
consommations ostentatoires et jetables (vêtements à la mode, accessoires à bas prix, aliments transformés coûteux et peu nourrissants) que pour investir dans un filtre à eau ou des revêtements
non toxiques ?
La société de consommation est-elle profitable à l’être humain ? Oui –dans une certaine limite qui est malheureusement franchie trop rapidement et dont les conséquences, qui ne s’expriment qu’à
long terme, sont à la hauteur de notre ignorance.
SITE OFFICIEL
Ressources et liens :
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Les militants de Greenpeace dénoncent les poduits
toxiques contenus dans les vêtements Zara, le 21 novembre 2012 à Genève
Guide du bio-ménage
Les perturbateurs endocriniens dans nos assiettes
Quelques exemples de produits d'usage courant :
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« Les tissus en polyester ou en coton traités avec une résine destinée à renforcer leurs fibres libèrent des vapeurs de formaldéhyde. Or le formaldéhyde peut provoquer l’insomnie. Aussi surréaliste que cela paraisse, les draps auxquels vous confiez vos nuits peuvent détruire votre sommeil. De plus, leur utilisation régulière et leur lavage fréquent ne font qu’aggraver les choses en permettant au formaldéhyde de contaminer votre lit et de vous envelopper de vapeurs nuit après nuit. » |
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« Les bougies, pour la plupart, sont fabriquées à partir de paraffine, un sous-produit du pétrole. Leur combustion entraîne des émanations délétères, dont le monoxyde de carbone n’est qu’un composant. Il a été démontré chez l’animal que la fumée de paraffine cause des tumeurs du rein et de la vessie. » |
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« Les dentifrices ordinaires peuvent contenir des produits toxiques comme du formaldéhyde, du polyvinylpyrrolidone (PVP, un plastique), des colorants et des arômes artificiels, mais le
produit chimique le plus toxique dans la pâte de dentifrice est le fluor ou, plus précisément, les fluorures. […] Bien que la dose optimale de fluorures puisse sans doute aider à prévenir les caries chez les enfants, le danger est que la diversité des apports en fluor à travers l’eau et le sel fluorés, les bains de bouche et le dentifrice entraine un surdosage en fluorures avec son cortège de maux : fluorose (marbrures brunâtres des dents), migraines, fatigue, accentuation des rides, perte de cheveux, problèmes de thyroïde, cancer et beaucoup d’autres troubles. Ce surdosage est très facilement atteint. […] Notons au passage que les adultes n’ont pas besoin de fluorures du tout. » |