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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 16:45




D’un côté, les hommes : Rémy, Pierre, Claude et Alain sont aux fourneaux (de vrais hommes modèles) et préparent un dîner raffiné. De l’autre côté, les femmes : Dominique, Louise, Diane et Danielle entretiennent leur silhouette dans un club de gym. A l’occasion du dîner, les huit personnages se réuniront dans un simulacre d’entente digne de la meilleure comédie. Les conversations que les deux clans avaient auparavant échangées, chacun de leur côté, laissaient penser, en effet, qu’il ne régnait entre eux qu’animosité, mensonges et vieilles rancœurs mal digérées. Lorsque les hommes évoquaient leurs difficultés à rester fidèles, à accorder monogamie et envie de voir si l’herbe est plus verte ailleurs, ennui et esbroufe, les femmes s’attardaient sur leurs expériences sexuelles peu orthodoxes, la médiocrité de leurs amants et les habiles talents de manipulatrices qu’elles exercent sur leurs pauvres esprits asservis au sexe. Dans une ambiance de totale libération des mœurs au sein de laquelle les termes de fidélité ou de mariage feraient presque office de provocation, les personnages de ce film accumulent les récits de leurs expériences dans une surenchère peu crédible. Il s’agit surtout de prouver aux autres que l’on s’est bien affranchi de toute morale et que l’individualisme est devenu l’unique référent à partir duquel il est intéressant de se comparer. Ce sentiment d’individualité est d’ailleurs le point central du film puisqu’il serait à l’origine du déclin américain, comme l’explique Dominique dans l’interview qu’elle donne à Diane à propos du livre qu’elle vient de publier :

« Et je pose la question paradoxale : cette volonté exacerbée de bonheur individuel que nous observons maintenant dans nos sociétés n'est-elle pas, en fin de compte, historiquement liée au déclin de l'empire américain que nous avons commencé à vivre ? »



Sans vouloir étendre les ravages de l’individualisme jusqu’au déclin de l’empire américain (d’ailleurs, on ne saura jamais sur quels critères s’appuie cette affirmation), ses méfaits se font en tout cas clairement ressentir dans le microcosme des personnages. Lorsque tous se retrouvent pour dîner, hommes et femmes confondus, les bonnes manières et les civilités vont bon train, dans une ambiance bon enfant. Les remarques et les pointes d’une réunion « d’intellectuels » fusent, jusqu’à ce que plusieurs éléments viennent remettre en question les certitudes de chacun. Il s’agit par exemple de Dominique qui révèle par mégarde l’infidélité de deux époux du film, ou de Mario, le type genre voyou (pas du tout cliché) qui ne se montre pas dupe de l’hypocrisie du milieu dans lequel il a été invité par erreur :

« C'est rien que ça que vous faites, parler ! Après-midi, les gars ont passé leur temps à parler de cul. Je pensais arriver dans une orgie. Ben non, le gros fun, c'est une tarte au poisson. »




Pour autant, je ne pense pas que le propos du film soit de revenir à la valeur sacrée de la famille. Il s’agirait plutôt de trouver un compromis, qui s’accorde aux valeurs de chaque individu. A travers les huit personnages principaux du film, la diversité des opinions qu’il est possible de se faire sur le sujet est assez vaste et très bien nuancée.
Ce film est à l’image de ses personnages : il a tendance à tout intellectualiser, et ne tourne pratiquement qu’autour de dialogues, idées et autres considérations. Heureusement, le propos se renouvelle souvent et se montre caustique à souhait.

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commentaires

C
Blog(fermaton.over-blog.com),No-21. -THÉORÈME HISTORIA. - La chute des empires.
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(
Mon Blog(fermaton.over-blog.com),No-30, THÉORÈME SURVIVRE. - On ne peut pas mentir......!!
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