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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 20:30


La bande dessinée rivalisera peut-être un jour avec le cinéma dans le nombre d’adaptations littéraires qu’elle effectue. Même Joann Sfar, auteur pourtant prolixe et original, a commis quelques incartades dans le domaine. Si on connaît un peu son œuvre et pour peu que l’on ait déjà bivouaqué en sa compagnie, on comprendra tout de suite la proximité qui lie l’univers de Joann Sfar à celui du Petit Prince de Saint-Exupéry.


Ainsi Joann Sfar s’inspire-t-il des personnages, des situations et des aventures vécues par le Petit Prince pour illustrer ses propres motifs de création personnels. On ne sera pas étonné de voir le bonheur avec lequel il anime fleurs, animaux et créatures oniriques, comme il avait déjà donné vie à un Chat du rabbin plus rusé et plus sensible que n’importe quelle autre créature humaine. Il laisse à Antoine de Saint-Exupéry ses dessins originaux pour inventer un nouveau langage pictural aux couleurs intenses et aux traits enivrés, qui respectent toutefois la simplicité originelle de l’œuvre.



Cette adaptation du Petit Prince n’opère pas une réduction de l’intrigue. Celle-ci connaît d’ailleurs de légères modifications qui prennent du sens lorsque l’on comprend que Joann Sfar chercher à nous en livrer sa vision personnelle et philosophique. Ainsi transforme-t-il le Petit Prince en allégorie de la disparition, qu’elle soit disparition du présent, disparition des amis –mort multiforme. L’adaptation de Joann Sfar contient une force qui suffit à nous redonner envie de lire le Petit Prince –non pas pour chercher dans l’un ce qui manque à l’autre et réciproquement, mais pour conjuguer leurs beautés dans la synergie.




Citation :

Chez moi, un jour, j’ai vu le soleil se coucher quarante-quatre fois. Tu sais, quand on est tellement triste, on aime les couchers de soleil.




Citation :

Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules. J’ai beaucoup vécu chez les grandes personnes. Je les ai vues de très près. Ça n’a pas trop amélioré mon opinion. Je leur parle de bridge, de golf, de politique et de cravates. Jamais de serpent boa. On n’a rien d’intéressant à se dire.
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