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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 19:18






Les extra-terrestres ne mènent pas une vie facile… Sitôt on les évoque et hop ! une silhouette verte filiforme se dessine, sur laquelle se dresse une tête hydrocéphale dotée de deux yeux de mouche… Symbolique ultime, imagination nullissime. Mais au moins, on sait à quoi s’attendre.

Ainsi, lorsque l’on ouvre Personne ne me fera de mal, dont la couverture représente un de ces extravagants énergumènes spatial, on s’étonne tout d’abord de ne voir figurer que de piètres et banals êtres humains, ceci d’autant plus que l’humanité, telle que la conçoit Giacomo Monti, est bien triste. Moche au dessin, moche dans la conversation, moche dans les ambitions, et même moche dans son incapacité à se rendre compte de sa laideur, toute persuadée qu’il y a là une sorte de grâce à se nourrir de fange et à se maculer de sperme avarié.





Giacomo Monti s’amuse à représenter des existences désastreuses avec la haine puérile et impulsive d’un adolescent qu’on entend déjà dire : « Vous êtes tous des nazes, y a que moi qui suis bien ! » Lorsque de vieux célibataires se lamentent sur leur vie solitaire et égoïste, c’est à cause des bonnes femmes qui, tout le monde le sait bien, ne sont que des salopes dont la valeur est proportionnelle à la taille du bonnet. C’est bête et méchant. On sent que Giacomo Monti ne cherche rien d’autre qu’à susciter un semblant d’indignation chez son lecteur mais ses tentatives échouent à chaque fois et tombent complètement à côté de la plaque. Il suffirait que ses personnages retournent entre les bras de leur mère se prendre une bonne tétée de lait chaud pour qu’ils fondent à nouveau comme des guimauves, et que leur haine factice se transforme en amour halluciné à la Bisounours. D’ailleurs, on soupçonne Giacomo Monti de bien connaître l’univers de Winnie l’Ourson et consorts… Ses histoires sont aussi pathétiques et lorsque près de dix pages viennent nous raconter le désastre quasi-apocalyptique qu’a provoqué la découverte d’un petit chat mort sur un parking, on repense à nos propres émois d’enfants, quand, alors que nous n’avions que cinq ans, cet évènement nous semblait être le plus déchirant qui puisse nous arriver.







Personne ne me fera de mal ? A voir… En tant que lecteur, ce n’est pas l’envie de violenter ce vilain petit ouvrage qui manque… Mais voilà que dans les dernières pages de l’album, les extraterrestres font enfin leur apparition… On ne comprend rien à leurs manifestations, on ne sait même pas s’ils sont vraiment là ou non, à se dandiner comme s’ils en avaient toujours eu l’habitude sur la surface terrestre… Bon, leur arrivée ne change pas grand-chose. La vie des hommes est toujours aussi naze, aussi petite et aussi mesquine. Les extra-terrestres finissent par se casser. Ils ont bien raison. Ce sera peut-être le seul évènement qu’on approuvera dans cet album, parce que le seul auquel on s’identifiera spontanément, avec toute la superbe que provoque le sentiment de l’évidence.





Citation:
Un chat mort ! C’est moche !




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