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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 14:59



Pierre Rhabi pourrait être une version écologique de Paulo Coehlo. Dans ses odes à la préservation d’une Terre vivante et féconde, aucune exhortation violente au changement : la poésie se charge de convaincre ses lecteurs/auditeurs de l’importance capitale de préserver la beauté du monde. Ainsi le documentaire s’ouvre-t-il sur de vastes espaces nuageux où, entre chien et loup, le ciel se décompose en teintes chaleureuses. Un autre jour, Pierre Rhabi se présente à nous, accroupi au-dessus de la terre qu’il saisit à pleines mains et avec volupté. Tout au long du film, on retrouvera cette attitude sensuelle. Mêlée à la poésie dont se repaît Pierre Rhabi, l’écologie se présente à nous sous un aspect inhabituel. La Terre vivante devient une maîtresse qu’il s’agit de préserver dans un souci presque égoïste, sans que cette seule motivation ne puisse jamais être condamnable.



On ne sera donc pas surpris de découvrir un film pas si virulent que ses ambitions contestataires n’auraient pu nous le laisser croire. Pierre Rhabi utilise la persuasion douce et ne nous martèle pas d’images dramatiques laissant apercevoir les prémisses d’une planète dévastée. Ciblé sur l’action, ce film permet plutôt d’évoquer des alternatives concrètes qui passeraient par l’élaboration de sociétés vivant d’une sobriété heureuse, échappant à la course à la consommation et à la production. Et Pierre Rhabi de nous convaincre en mettant en avant son propre parcours de vie…


Comme son titre l’indique, Pierre Rhabi, au nom de la Terre ressemble davantage à un biopic qu’à un documentaire sur l’agroécologie, mais les deux cheminent parfois en bonne compagnie. Dans le sillage de Pierre Rhabi, on trouvera aussi Edgar Morin dans une critique passionnée du « réalisme ». Même s’il ne fera pas avancer le schmilblick, ce documentaire est bon parce qu’il pose un constat de réussite sur le parcours d’un homme qui aura souhaité mener son existence à sa façon. Ici, l’utopie triomphe modestement face au « réalisme » désabusé. C’est assez rare pour que l’on s’y intéresse…


Et pour élargir, un peu d'intérêt pour ses livres...

Vers la sobriété heureuse a écrit:
J'avais alors vingt ans, et la modernité m'est apparue comme une immense imposture.



Manifeste pour la Terre et l'humanisme a écrit:
Dans les années 1980, un camion de tomates a quitté la Hollande pour livrer l'Espagne. Dans le même temps, un autre camion de tomates part de l'Espagne pour livrer la Hollande. Les deux camions ont fini par se percuter sur une route française ! Cette anecdote vraie est une caricature qui devrait nous faire méditer sur l'absurdité de notre système...



Manifeste pour la Terre et l'humanisme a écrit:
Une partie importante des conflits humains n'ont pas pour mobile des enjeux territoriaux, mais l'affirmation de symboles, de croyances, de nationalismes, de cultures, d'idéologies divergents. On s'entre-égorge bien plus pour des idées, des "vérités", des opinions, des préjugés et des dogmes contradictoires que pour des litiges vraiment tangibles.



Du Sahara aux Cévennes a écrit:
Si je ne fais que me conformer à une idée, aussi sublime soit-elle, cela signifie que quelque part existe la violence qui en est le corollaire, car se conformer n'implique-t-il pas déformer ?


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