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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 14:12



Nouvelle immersion d’inspiration autobiographique dans l’univers de Debbie Drechsler ? Ce second album, publié après Daddy’s girl, revient sur l’adolescence de Lily, qu’on imagine facilement être l’incarnation de Debbie Drechsler d’autant plus que l’histoire se passe en Amérique, dans les années 70. Les disputes entre les sœurs, les conflits avec la mère et les amitiés tumultueuses sont rapportées avec un tel naturel qu’il semblerait improbable qu’ils ne soient pas tirés de l’expérience personnelle de l’auteure. Et on se plonge dans cette tranche d’adolescence, qui s’étend de la fin d’un été aux premiers mois d’une année scolaire, comme on revivrait ses années au lycée, entre l’ennui d’un quotidien qui n’apporte aucune surprise et l’étonnement sans cesse renouvelé qui surgit des relations que l’on entretient avec les autres.


Cet album ne cherche rien à expliquer. Il se contente de décrire, simplement, bien qu’à travers ses différentes scènes, on puisse se retrouver à un moment ou à un autre de notre adolescence et considérer les évènements passés sous un nouvel angle.
Ce Summer of love, sous ses aspects plutôt frivoles de feuilleton adolescent, cache pourtant une grande tension. Lily semble poussée à vivre malgré elle. Elle évolue entre une famille aliénante (mère tyrannique, sœurs envahissantes, père distant) et des camarades qu’elle semble redouter et admirer tout à la fois, ne sachant plus quelles ruses déployer pour leur plaire à tout prix et n’hésitant pas une seconde à renier sa personnalité ou ses convictions les plus profondes pour s’intégrer au groupe. A travers les yeux de Lily, le monde apparaît comme un terrain de jeu miné sur lequel il faut pourtant cheminer parce qu’aucune alternative n’est proposée.


Dans un dessin aux motifs compliqués et avec une bichromie vert/marron, on s’enfonce avec Lily dans la forêt mystérieuse des émois adolescents. A travers le regard naïf d’une jeune fille qui fait ses premiers pas dans un village inconnu, Debbie Drechsler fait ressortir tous les doutes et les interrogations qui assaillent l’adolescence.



Le seul reproche que l’on pourrait adresser à ce Summer of love serait peut-être un rythme un peu faiblard qui s’alourdit à force d’évoquer les disputes frivoles entre sœurs et amies, mais puisqu’il s’agit là des maux auxquels n’échappe pas Lily, il est vrai qu’il aurait été un peu difficile de ne pas en parler… Heureusement, bien souvent, après quelques longueurs, le rythme repart de plus belle, et on ne le regrette pas.

“Dès que j’ai vu notre nouvelle maison, j’ai su que c’était un endroit à la con. Elle ressemblait comme deux gouttes d’eau aux autres maisons moches de la rue. Juste en pire, selon moi. »

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