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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 20:44






Cette histoire est celle de l'imagination de Roberto Innocenti. Difficile à croire, mais cette dernière semble lui avoir fait faux bond. Pour la retrouver, le dessinateur saute dans sa voiture mais, au lieu de suivre les routes les plus fréquentées qui mènent aux villes où l'impersonnel se mèle au banal, Roberto Innocenti emprunte une petite route de campagne qui le conduit jusqu'à l'Auberge de nulle part. L'oeil à l'affût, il traque les résidants de ce lieu perdu. Le doute l'assaille : comment se fait-il que tous ces personnages ne lui semblent pas inconnus ? Serait-ce le lieu qui est magique ? Les personnages vraiment extraordinaires ? Son esprit qui carbure un peu trop ? Peut-être bien les trois à la fois...


Le séjour de Roberto Innocenti à l'Auberge de nulle part prend la tournure d'une enquête policière. C'est en ne cherchant plus son imagination que le dessinateur va finir par la retrouver, après avoir croisé de nombreux personnages de fictions que le lecteur pourra aussi essayer d'identifier. Si les fictions de la Petite Sirène, de Moby Dick ou de Don Quichotte ne semblent pas réceler de mystère, les personnages situés hors de leur contexte, et en interaction avec d'autres figures fictives, ne seront pas forcément identifiables immédiatement.



Roberto Innocenti et J. Patrick Lewis nous plongent dans une allégorie intéressante du travail créateur. Dans une quasi mise en abyme, ils exacerbent l'importance de l'héritage culturel dans une perspective de continuel renouvellement. Dommage toutefois que les résidents de l'Auberge de nulle part semblent n'avoir pas d'autre fonction que celle-ci. La démonstration n'exclut certes pas l'imaginaire mais se montre un peu trop mécanique pour nous laisser le loisir du rêve. Les illustrations de Roberto Innocenti, avec leur profusion de détails, constitueront des havres de repos pour le lecteur qui ne souhaite pas quitter l'imaginaire trop rapidement.


Citation:
Comme je paressais, par un morne après-midi, mon imagination, manifestement froissée d'être aussi peu sollicitée, me faussa soudain compagnie. Je venais de perdre ce que le poète Wordsworth appelait son "oeil intérieur". Mais avais-je réellement perdu l'imagination, ou l'avais-je simplement égarée en la laissant vaguer à sa guise dans le monde ordinaire, le monde normal ?




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