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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 09:41



Métapsychologie est un des textes importants de l’œuvre de Freud. Définissant plusieurs concepts clés tels que l’inconscient, les pulsions, le refoulement, la mélancolie, Freud met en place la psychanalyse, science de l’inconscient, en élaborant une méthode expérimentale fondée sur un procédé d’investigation des manifestations de l’inconscient.
Ce texte est profondément novateur puisqu’il remet en question la définition rationnelle de la conscience telle qu’on la connaît depuis le 18e siècle. Comme le dit un beau commentaire de lecteur sur Babelio :

  "Il faut beaucoup de talent et d'imagination pour inventer la psychanalyse. Il faut simplement la complicité des médias pour devenir Onfray."

 


« Comme nous l’apprend l’investigation psychanalytique, une partie de ces processus latents possède des caractères et des particularités qui nous apparaissent comme étranges et même incroyables et qui vont directement à l’encontre des propriétés de la conscience que nous connaissons. Nous sommes par là fondés à modifier l’inférence que nous avons appliquée à la personne propre ; elle ne prouve pas qu’il y a une seconde conscience en nous, mais qu’il existe des actes psychiques qui sont privés de conscience. »

Il faudra quand même s’armer de courage et de patience pour entrer dans ce texte de Freud. Pas aussi accessible que Psychopathologie de la vie quotidienne, pas aussi parlant et argumenté que Malaise dans la culture, Métapsychologie emploi un langage qui, pour être le plus précis possible, ne cherche pas particulièrement à faire de la vulgarisation. Pour comprendre tous les concepts de Freud, il faudra s’y reprendre à plusieurs reprises, mais quelle satisfaction de se plonger dans les prémisses de son œuvre !

On apprendra par exemples quels sont les fondements de la réalité psychique (dynamique, économique, topique), ainsi que la définition de la première topique (ensuite complétée par la deuxième topique) et que l’on peut résumer par ce schéma :



Freud définit également le principe de réalité, qui désigne la capacité d’ajourner la satisfaction d’une pulsion ; le narcissisme, dont on trouve une version primaire saine et une version secondaire à la base de certains troubles psychologiques chez l’adulte ; les pulsions de vie et de mort, qui peuvent être refoulées et qui peuvent conduire à la formation de substituts ; et les différents stades de la maturation de l’appareil psychologique.

« Si l’on écoute patiemment les multiples plaintes portées par le mélancolique contre lui-même, on ne peut finalement se défendre de l’impression que les plus sévères d’entre elles s’appliquent souvent très mal à sa propre personne, tandis qu’avec de petits modifications elles peuvent être appliquées à une autre personne que le malade aime, a aimé, ou devait aimer. Chaque fois qu’on examine les faits, ils confirment cette supposition. Ainsi on tient en main la clef du tableau clinique lorsqu’on reconnaît que les auto-reproches sont des reproches contre un objet d’amour, qui sont renversés de celui-ci sur le moi propre. »

« Une perception qu’une action peut faire disparaître est reconnue comme extérieure, comme réalité ; si cette action ne change rien, c’est que la perception vient de l’intérieur du corps, elle n’est pas réelle. C’est une chose précieuse pour l’individu de posséder un tel signe distinctif de la réalité, signe qui est en même temps un moyen de se protéger de la réalité, et il voudrait bien être pourvu d’un pouvoir semblable contre ses revendications pulsionnelles souvent inexorables. C’est pour cela qu’il se donne tant de peine pour déplacer à l’extérieur, pour projeter ce qui, venant de l’intérieur, lui devient importun. »


En définitive, il me semble que cet ouvrage est l’un des plus importants de l’œuvre de Freud que j’ai lus jusqu’à présent, puisqu’il est à la base de ses recherches ultérieures et puisqu’il tient à fonder la psychiatrie en tant que science possédant des concepts clairement définis.
Mais pour le côté ludique de Métaphyschologie, on repassera… Les anecdotes croustillantes qui faisaient le régal de certains de ses autres textes sont beaucoup moins présentes dans cet ouvrage, mais cette austérité permet de se concentrer sur les principes essentiels, pour mieux apprécier, ensuite, les tranches de vie que Freud aime rapporter dans ses écrits.

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