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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 09:28

 



Synopsis :
Citation: Valse avec Bachir est un film autobiographique. Ari Folman, metteur en scène israélien, a rendez-vous en pleine nuit dans un bar avec un ami en proie à des cauchemars récurrents, au cours desquels il se retrouve systématiquement pourchassé par une meute de 26 chiens. 26, exactement le nombre de chiens qu'il a dû tuer au cours de la guerre du Liban, au début des années 80 !
Le lendemain, Ari, pour la première fois, retrouve un souvenir de cette période de sa vie. Une image muette, lancinante : lui-même, jeune soldat, se baigne devant Beyrouth avec deux camarades.
Il éprouve alors un besoin vital de découvrir la vérité à propos de cette fraction d'Histoire et de lui-même et décide, pour y parvenir, d'aller interviewer à travers le monde quelques-uns de ses anciens compagnons d'armes.
Plus Ari s'enfoncera à l'intérieur de sa mémoire, plus les images oubliées referont surface.


Valse avec Bachir est un bijou d’animation qui procure sans cesse délice sur délice à coup d’images surréelles, de couleurs oniriques et de jeux angoissants sur les ombres et les lumières, le tout surplombé par une musique qui correspond toujours habilement à l’image. D’ailleurs, cette musique m’a donné plusieurs fois l’impression de me trouver devant une véritable pièce musicale, rythmée au gré de quelques scènes qui reviennent marteler le cerveau du spectateur à la manière d’un refrain de chanson. Je pense par exemple à la scène des chiens, à la scène de la mer ou à celle dans laquelle on voit Ari tourner au coin d’une rue et croiser la population palestinienne. Ces images fonctionnent aussi de manière subliminale puisqu’elles interviennent parfois sans propos, comme elles peuvent sans doute ressurgir brusquement de la mémoire fragile d’Ari.


Ces procédés prouvent qu’Ari Folman est un maître de la manipulation. A l’aide de ceux-ci, je me suis sentie immédiatement happée dans ce qu’il nous présente comme son monde intérieur. Au bord d’une table, causant avec son ami psychiatre, Ari s’étend sur des considérations psychologiques qui trouvent toujours une explication raisonnable aux yeux du médecin. Pour peu, on oublierait presque que le film traite du massacre de Sabra et Chatila. Nombre de scènes pourraient en effet parfaitement être retranscrites dans le cas de tout autre traumatisme, qu’il soit de guerre, familial, amoureux, peu importe, dans le fond… D’ailleurs, le film ne nous en apprendra pas beaucoup plus sur ce massacre, sur les antécédents de la Palestine et d’Israël qui en ont été la cause, ou sur les conséquences de cet acte de guerre du point de vue des victimes et des pays en eux-mêmes. Le massacre me semble n’être qu’un prétexte à l’exercice d’introspection d’un soldat. Ce n’est pas condamnable puisqu’Ari Folman espère malgré tout faire comprendre aux jeunes l’absurdité de la guerre, mais il s’agit là du but secondaire de cet exercice de mémoire.



Je ne pense pas être la seule à avoir compris le film de cette manière-là. Il suffit de voir l’enthousiasme de l’Europe et des Etats-Unis lorsqu’ils ont remis le Prix du Golden Globe au film alors même que plus loin, la guerre de Gaza continuait sans que personne ne le mentionne, pour se rendre compte du peu d’impact du message politique du film. Mais peut-être suffit-il de savoir éveiller l’empathie pour des personnes qui, au premier abord, n’étaient pas censées la mériter, pour que tout un chacun accède à davantage d’humanité, et donc à une plus grande attention vis-à-vis d’autrui ?

Citation: Quand Valse avec Bachir a remporté le Golden Globe du meilleur film étranger en janvier alors que la machine militaire israélienne se déchaînait contre Gaza, que des crimes de guerre et des atrocités étaient commises par les soldats israéliens, tout que Folman a trouvé à dire c’est : « mon film est contre la guerre et par conséquent - et c’est triste - il sera toujours d’actualité ». Étant donné la dérobade dans le film devant la responsabilité et la mise hors contexte de la narration, cette déclaration est à peine surprenante.
Source : ICI


Quoiqu’il en soit, ce film est une merveille esthétique et psychologique, et on ne peut pas lui reprocher d’avoir voulu se doter d’une qualité supplémentaire –l’engagement politique- alors même que la plupart des autres films se détachent totalement de cette dimension sans s’attirer les foudres de quiconque. Sur ce point, Ari Folman est très clair et explique sans prétention les raisons qui l’ont poussé à réaliser Valse avec Bachir :

"J'ai réalisé Valse avec Bachir du point de vue d'un soldat quelconque, et la conclusion est que la guerre est si incroyablement inutile ! Ca n'a rien à voir avec les films américains. Rien de glamour ou de glorieux. Juste des hommes très jeunes, n'allant nulle part, tirant sur des inconnus, se faisant tirer dessus par des inconnus, qui rentrent chez eux et tentent d'oublier. Parfois ils y arrivent. La plupart du temps, ils n'y arrivent pas."

Et parce que ça fait plaisir de retrouver PIL avec « This is not a love song » :


 


 

 

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