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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 11:59


Le Paris que vous verrez dans Minuit à Paris n’existe pas –ou n’existe que dans les films de Woody Allen. Les premières minutes forment une comédie à mourir de rire. En promenant sa caméra dans les rues de la capitale, Woody Allen nous fait découvrir une ville baignée d’une luminosité qui ne doit rien au naturel. Aberration suprême : les rues et les parcs sont vides ! Un ou deux badauds, une ou deux voitures roulant au pas, se glissent parfois subrepticement pour éviter une supercherie trop voyante. Plus tard, une fois la scène d’exposition passée, l’étonnement sera toujours aussi vif : le Paris choisi par Woody Allen est nostalgique au possible. Les rues sont pavées, bordées d’antiques lampadaires, et ne débouchent que sur des boutiques de seconde-main, de vieux bistrots ou des restaurants sophistiqués. Un seul point authentique : les français ne parlent pas anglais. Discrète pointe d’ironie dans laquelle on pourra enfin saluer le réalisme de Woody.



Cette affabulation n’est cependant pas un problème. Woody Allen a choisi de mettre en valeur Paris telle qu’il l’apprécie et son film ne revendique aucune valeur documentaire. On commence toutefois à se poser des questions sur la nécessité de Minuit à Paris lorsqu’on entend le réalisateur avouer que la conception du scénario lui a posé problème et l’a laissé manchot devant une page blanche pendant plus de six semaines. Le manque d’inspiration se ressent en effet devant ce film qui avance un peu à l’aveuglette. Si le désaccord amoureux entre Gil et Inez est parfois drôle et s’accompagne de joutes verbales et de désaccords savoureux –quoique convenus et caricaturaux-, les virées nocturnes de Gil dans un Paris vieille époque où s’ébattent les plus grands noms de la littérature et de la peinture sont plus lassantes. L’admiration excessive d’un groupie se pâmant devant des figures exagérément provocantes –mais toujours très politiquement correctes- font de ce film un hommage bruyant et démonstratif.

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