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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 12:34


Bienvenue, c’est le prénom de notre héroïne, et avec une telle tare congénitale, obligation de se montrer accueillante en toutes situations. Partant de ce principe de soumission devant la fatalité, Marguerite Abouet projette son personnage dans un milieu urbain dynamique sans cesse soumis à la fluctuation des évènements. En bonne disciple de sœur Thérésa, Bienvenue se dévoue sans concession pour tous –voisins, famille, amis- mais il ne faudrait pas oublier la dimension moderne du récit. Jeune fille dynamique, rajoute une corde à ton arc (ou un boulet à ta cheville) : l’accomplissement personnel. Bienvenue ne doit pas seulement se contenter de faire le bonheur d’autrui : elle doit aussi se trouver un jules, réussir ses études et se réconcilier avec une famille morcelée.


L’impression d’étouffement devient plus oppressante que dans le premier volume, qui était alors essentiellement consacré à la présentation d’une vingtaine de personnages. Les civilités étant faites, il est temps de se prendre la tête. Les intrigues se multiplient et s’entrecroisent. Sans jamais être palpitantes, leur accumulation les rend impressionnantes. Lectrice de contes pour des animaux de compagnie, nounou d’un petit garçon en lutte avec son psychiatre, conseillère médicale d’un couple stérile, entremetteuse pour adultères ou garde-du-corps, Bienvenue endosse tous les rôles avec une diplomatie si constante qu’elle semble surnaturelle. Plus belle la vie s’incarne en version bédé avec une tendance édifiante. Bienvenue est sacrifiée à l’exemple et semble agir contre son gré, animée par la volonté d’une Marguerite Abouet aux limites du sadisme. Parfois, un cri du cœur se fait entendre : « Assez de bonnes actions pour aujourd’hui » !


Oui, assez de bonnes actions, assez d’action. Les aventures de Bienvenue sont d’une vitalité primesautière amusante qui finissent toutefois par assoupir durablement. Elles distraient en perdant le lecteur dans une accumulation forcenée. Sommes-nous égarés avec Bienvenue dans son monde ? Même pas. Jusqu’où tout cela nous conduira-t-il ? Sans doute nulle part…



Citation:
- Bonjour Sangheta. Ca va ?
- Comment je peux aller ? Je suis maudite… Je peux pas avoir bébé. Bouhouuhouu…
« Et merde… Elle recommence ! Tu peux pas la laisser après ta question idiote. »


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