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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 18:36






Encore une fois, je me suis laissée prendre au piège, fonçant sur un ouvrage des éditions « Les clés du bien-être », sans remarquer qu’il s’agissait encore d’un titre publié par Jean-Marie Delecroix. A croire que le naturopathe fournit la majorité des ouvrages de la collection dans le domaine de l’alimentation…


Après avoir lu Le lait, ami ou ennemi ? –ouvrage qui m’avait déplu par ses apports beaucoup trop subjectifs- j’ai voulu lire Les algues alimentaires, Riches légumes de la mer sans me douter que la même personne était à l’origine des deux documents… On remarquera d’emblée que cette fois, Jean-Marie Delecroix semble plutôt favorable à l’utilisation des algues alimentaires ! En deux temps, trois mouvements l’auteur nous convaincra du caractère indubitable de son engouement pour les algues, chiffres et listes à l’appui. Ce qui nous avait semblé être une grossière accusation des produits laitiers dans Le lait, ami ou ennemi ? se transformera cette fois-ci en un florilège débordant de louanges adressées aux algues alimentaires.


Pour ma part, je ne doute pas des qualités nutritives de cette catégorie d’aliment, et je pense que quiconque se donne le temps de lire un tel ouvrage est déjà convaincu des avantages des algues. Je cherchais simplement à bénéficier d’informations supplémentaires concernant leurs aspects nutritifs, leurs différences en fonction des variétés et leurs possibilités d’utilisation en cuisine. Même si ces derniers aspects ne sont pas oubliés, ils viennent toutefois en dernière partie de l’ouvrage, après une litanie démagogue qui place le lecteur dans une position d’ignorant docile et crédule à souhait. Des approximations grossières sont proférées pour mettre en avant des qualités que les algues possèdent en moindre quantité.
Lorsque Jean-Marie Delecroix se croit spirituel en écrivant que : « Monsieur Popeye a fait une grosse « déprime » depuis qu’il sait que le wakamé contient 4 fois plus de fer que ses épinards », oublie-t-il sciemment de préciser que, la teneur en fer des épinards tendant vers zéro, la teneur en fer du wakamé ne saurait elle non plus s’éloigner de ce chiffre ?
Lorsque Jean-Marie Delecroix croit stupéfier son lecteur en lui apprenant que « La qualité des protéines des algues alimentaires vient du fait de leur forte concentration (25 à 35%) donc nettement supérieure à celle de la viande, du poisson et du soja », fait-il exprès de ne pas préciser qu’une portion d’algue moyenne représente 5 grammes de matière sèche, et que la proportion de protéines se trouve ainsi divisée par 20 ?
Au-delà de ces approximations, le style de Jean-Marie Delecroix énerve par ses exclamations typiques des animateurs télé censés exalter le spectateur (« C’est énorme ! ») et ses clichés vulgarisateurs qui ramènent l’information à de la bouillabaisse consensuelle voire carrément publicitaire (« Les lipides sont l’ami ou l’ennemi des jolies dames qui ne veulent pas prendre de poids. Les lipides de bonne qualité sont un gage de santé : voyez mes deux ouvrages sur ce sujet : « l’excès d’acidité, comment le pondérer » et « Le diabète, le gérer, le guérir » »).





Il faut réussir à passer au-delà de tout ce matraquage, qui relève uniquement du marketing, pour apprécier les informations strictement nutritionnelles que pense quand même à fournir cet ouvrage. La partie consacrée aux différentes variétés d’algues alimentaires et à l’emploi varié qu’il est possible d’en faire dans la cuisine quotidienne donnent également de nombreuses idées et permettent de considérer cet aliment dans toute la richesse de son utilisation. Même si Jean-Marie Delecroix s’y prend mal, remercions-le quand même d’avoir voulu mettre en avant cet aliment qu’il serait important d’intégrer à son alimentation, et dont il serait utile d’améliorer la visibilité dans le cadre de l’alimentation mondiale.


Citation:
Sachez que les algues rendent en général plus tendres les mets qu’elles accompagnent.
Elles sont des exhausteurs de goût, alors n’hésitez pas à les utiliser comme condiments.
Grâce à leur mucilage, elles épaississent les chocolats chauds, notamment avec l’agar-agar ou le carraghen ; ils ressembleront à ceux que vous dégustez en Espagne en trempant vos churros.
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