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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 13:30



Les virgules servent d’habitude à relier les éléments disparates d’une phrase. Dans Monsieur Jean, l’amour, la concierge, elles servent surtout à marquer un clivage.
Pour que Monsieur Jean et l’amour se rencontrent, la concierge doit disparaître ; si Monsieur Jean et la concierge se fréquentent, alors l’amour s’enfuit ; et si l’amour et la concierge venaient à se réunir, alors Monsieur Jean ne serait certainement pas là pour en témoigner. En fait, si la concierge n’était pas là, ce serait surtout le lecteur qui n’existerait pas. Les petites aventures bucoliques et romantiques de Monsieur Jean, qui souffrent déjà de cette pire forme de niaiserie qui se mêle de bons sentiments, n’auraient sans doute aucune personnalité si sa « vieille courge » de concierge (oh ! l’outrecuidance) ne rôdait pas dans les parages, pointant ses bajoues poilues et boutonneuses en contre-reflet des beautés diaphanes dont s’éprend Monsieur Jean.

Ses aventures essaient de se donner un petit côté subversif : parfois, cela parle même de fesses ! (« Je veux bien ton derrière »).


On se dit qu’être un loser, ce n’est pas si terrible finalement. La preuve ? Monsieur Jean le vit très bien, et c’est d’ailleurs le seul personnage de toute cette histoire à n’être pas trop à côté de ses pompes. Ce qu’on ne nous dit pas, c’est que Monsieur Jean représente le prototype du loser brillant qui impose une violence symbolique à tous les lecteurs qui ne lui ressembleraient pas. Dans le genre satisfait, on ne fait pas mieux. Heureusement, deux heures après la lecture, on ne se souvient déjà plus de rien. C’était parfois un peu agaçant, facile et lisse du début jusqu’à la fin. Si certains des volumes suivants de la série avaient pu me laisser un souvenir moins mauvais, celui-ci n’est sans doute pas le plus adapté pour en ouvrir le cortège.




"Sa pâtée ! … J’ai oublié de lui donner sa pâtée !"
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