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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 15:30
 






Filmé comme un documentaire, et pourtant il s’agit d’une fiction… Fiction prenant ses sources dans la réalité, bien sûr (mais quel film ne le ferait pas ?), mais qui chercherait à nier ses ruses dramatiques derrière des velléités d’engagement social plombantes.

Le travail répétitif de production à la chaîne, symbole à peine dissimulé d’une société de consommation déshumanisée, aliène en premier lieu ceux qui y travaillent. On suit une de ses employées, Claudine, qui semble être au bout d’un processus de burn-out. Si elle tient encore, c’est épaulée par des collègues qui, bien que conscientes elles aussi de la médiocrité de leur situation et du manque de reconnaissance dont elles font l’objet, résistent vaille que vaille. Le soutien et la solidarité font partie de leurs armes.





En parallèle, on suit l’itinéraire de Joanna, incarcérée dans le quartier des femmes d’une prison. Rien ne nous est dit précisément sur les raisons de sa détention. Elle aurait « pété les plombs », comme ses codétenues auraient été emprisonnées à cause de méfaits produits par amour pour des hommes malintentionnés. Femmes saintes et innocentes, votre incarcération ne peut être qu’une erreur…


Ces deux femmes sont reliées par leur passé –ce que le film nous apprendra peu à peu- mais aussi, et surtout, par leur condition d’asservissement. Là où le documentaire nous aurait peut-être permis de nous faire une vision objective des processus de domination mis en œuvre, la fiction fait perdre toute crédibilité au message en grossissant les phénomènes mis en scène, en insistant et en martelant…une idée que le spectateur serait trop bête pour comprendre ? que le phénomène n’est finalement pas si négatif et qu’il est nécessaire de recourir à l’hyperbole pour le rendre malsain ? …





Parmi les autres défauts du film, je citerais une interprétation peu convaincante et surjouée, des dialogues qui sonnent faux et des rédemptions miraculeuses qui relèvent du conte de fée…


En revanche, le film réussit là où on l’attendait peut-être le moins, dans une démonstration convaincante de la terreur qui s’installe chez des êtres –et qui se manifeste sous forme de désespoir, de lassitude ou de colère- confrontés à la perte du sens et à la solitude. C’est lorsque l’on sort enfin du cadre exclusif d’Une part du ciel pour se rattacher à des expériences qui excèdent les domaines de l’usine ou de la prison que le film dévoile son potentiel…
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